parmi les scories plus d’un grain d’or contenu dans les minerais. Il en a été ainsi d’un texte publié il y a déjà longtemps, et qui n’a point été utilisé comme il le mérite, parce qu’il a été produit sous la forme incorrecte que lui a donnée l’ignorance des copistes.
Un homme qui a bien mérité de l’Eglise dans le domaine des antiquités chrétiennes, le cardinal Joseph M. Thomasius, de l’ordre des Théatins, mit au rang des travaux qu’il avait le plus à cœur celui de collationner les manuscrits de la Bible qu’il avait sous la main, d’en dresser le catalogue détaillé, sans omettre de mentionner les parties incomplètes et les citations marginales qu’il pouvait recueillir. Cet intéressant travail forme le premier volume de ses ouvrages édités par Vezzosi : il offre des documents importants pour l’histoire de la langue latine et pour l’exégèse, et la science aurait dû en retirer plus de profit qu’elle n’a fait. On y rencontre çà et là des notices anciennes, des renseignements précieux qui ne se trouvent que là et sont, sous divers rapports, d’une valeur très-réelle pour l’interprétation des saintes Ecritures. Aberle en a extrait une note sommaire relative à l’évangile de saint Jean, qui nous semble décisive dans la question de savoir si Papias a connu ou non cet évangile. Elle se trouve à la page 344 de l’ouvrage cité : Aberle n’y change rien, sinon la ponctuation, qui est l’œuvre discutable de Thomasius. Le codex appartenait à la reine de Suède. Voici la copie fournie par le savant professeur de Tubingue : . Incipit argumentum secundum Johannem. Evangelium Johannis manifestatum et datum est ecclesiis ab Johane adhuc in corpore constituto ; sicut Papias nomine, Hieropolitanus, discipulus Johannis carus, in exotericis, id est in extremis, quinque libris retulit. Descripsit Evangelium dictante Johanne recta. Verum Martion hoereticus, cum ab eo fuisset improbatus, eo quod contraria sentiebat, abjectus est a Johanne. Is vero scripta vel epistolas ad eum pertulerat a fratribus qui in Ponto fuerunt.
La première question à se poser est celle de l’origine de ce