Page:Meignan - Les évangiles et la critique au XIXe siècle, 1864.djvu/430

Cette page n’a pas encore été corrigée

son intégrité [1] : elles n’ont pour objet que des questions de détail qui n’importent point à la substance du livre. Tout le monde, amis et ennemis avouent que pris dans son ensemble l’évangile de saint Jean est intègre, et qu’il nous est parvenu tel qu’il est sorti de la main de l’auteur. Je désire seulement répondre ici aux objections que la nouvelle critique n’a guère cessé d’invoquer contre son authenticité, depuis l’apparition des Probabilia de Bretschneider.

Elles ont pour objet tantôt le fond et tantôt la forme du quatrième évangile.

On a dit : Saint Jean, qui était juif et du collège des douze, ne pouvait prêcher une doctrine aussi favorable aux chrétiens hellènes, ni se servir d’un langage si différent de celui des auteurs des synoptiques. Si, à la rigueur, le récit des faits peut provenir de saint Jean, les discours que l’auteur du quatrième évangile met dans la bouche de Jésus diffèrent trop de ceux des synoptiques pour que les uns et les autres appartiennent à Jésus. Si Jésus parlait comme le veut saint Matthieu, il n’a pu parler comme le veut saint Jean.

De même que, pour répondre victorieusement aux objections de la nouvelle critique contre les synoptiques, il suffit de se faire une idée exacte des circonstances qui

  1. On sait que ces difficultés se rapportent au v 4 du chap. V, au chap. VIII, du v 1 au v 11 et enfin au chap. XXI. Elles n’ont aucune importance dans une discussion générale. Je crois plutôt à l’omission de ces textes dans certains manuscrits qu’à leur addition dans ceux qui ont prévalu et qui ont servi de base aux versions latines.