DEUXIÈME LEÇON. 37
ni à Baur, ni à ses disciples. Ce n’est pas, Messieurs, la saine critique historique qui les guide, mais la fausse philosophie.
Si vous regardez le déisme comme un système étroit qui défend à Dieu d’apparaître au sein du monde qu’il a créé, et le rejette avec les dieux oisifs d’Epicure par delà les Olympes ; si vous êtes persuadés que ce système limite la Providence aux lois générales de la nature, entrave la paternité de Dieu et ses miséricordes, le place au-dessous d’un législateur quelconque, puisque celui-ci peut toujours pour des causes justes suspendre les lois qu’il a faites, vous vous défierez de l’exégèse étroite que le déisme a inspirée. Quelque science d’ailleurs qu’il convienne de reconnaître, à Eichhorn, à Herder, à Schleiermacher, vous n’accepterez point leur exégèse.
Enfin si vous ne reculez point jusqu’au triste passé philosophique et religieux des athées et des encyclopédistes, alors même qu’ils sembleraient retremper leurs arguments et fortifier leur science dans le positivisme de notre époque, vous délaisserez leur honteuse herméneutique.
Nous venons de condamner, au nom du simple bon sens, les écoles exégétiques les plus bruyantes du XIXe siècle. Existe-t-il une autre herméneutique digne de vos préférences ? Existe-t-il quelque part une exégèse pure des utopies qui ont entraîné le siècle passé et le siècle présent, affranchie de leur influence matérialiste, éclectique et panthéiste ? Existe-t-il quelque part une critique sensée qui ait cherché la Bible seulement dans la Bible, et le christianisme dans l’Evangile et les monuments authen-