fois le texte au peuple afin que celui-ci l’entendit aussi quatre fois, une première fois de Moïse, une seconde fois d’Ahron, une troisième fois de ses fils et une quatrième fois des soixante-dix anciens, lesquels s’éloignant à leur tour, enseignèrent aux absents ce qu’ils avaient appris de Dieu, et ils finirent par écrire le texte dans des volumes. Alors les princes du peuple se dispersèrent dans tout Israël pour l’enseigner et l’instruire jusqu’à ce qu’ils eussent gravé le texte dans sa mémoire. Ensuite ils enseignaient l’interprétation du texte envoyé par Dieu et les divers sens qu’il contenait. Le texte fut écrit et la tradition, c’est-à-dire le commentaire, fut confié à la mémoire. C’est pour cela que les sages (paix soit à leur mémoire !) distinguent la loi et la tradition. »
Vous le comprenez, Messieurs, je ne veux pas assimiler de tout point le mode d’enseignement des Apôtres au mode que Maimonides suppose avoir été employé par Moïse : mais ce texte nous donne une idée que je crois exacte des procédés et de la méthode des Apôtres. Ils surent tous par cœur, avant de se séparer, un modèle de prière, le Pater noster, le symbole qui porte encore le nom des Apôtres, le Credo, et le texte évangélique convenu et consacré de l’Evangile, c’est-à-dire un abrégé des prédications, un récit de la vie, de la mort de Jésus. Voilà ce qu’ils allèrent tous répéter par le monde avec des variantes mises en circulation sous leur garantie personnelle. On n’était reconnu évangéliste qu’à la condition de garder toutes ces choses dans la mémoire. C’est ce fonds que les Apôtres portèrent