de Jésus-Christ, ses discours, etc..., aient été confiés à la mémoire, reproduits ordinairement mot à mot, et se soient conservés sans le secours de l’écriture. Mais rappelez-vous, Messieurs, ce que je vous ai dit touchant les habitudes des Juifs et leurs enseignements dans les synagogues, touchant les lois qui régissaient cette matière, touchant les inconvénients, les dangers mêmes auxquels les Apôtres auraient exposé l’Eglise naissante en rédigeant tout de suite ce qui se rapportait à la loi nouvelle apportée par Jésus-Christ.
Je trouve dans Maimonides un récit rabbinique relatif à la loi ancienne, et qui nous montre comment les Juifs du temps de Jésus-Cbrist concevaient l’enseignement religieux , et sa fidèle transmission par le secours de la seule mémoire. Ces traditions, légendaires quand on les applique à l’époque mosaïque, sont, je le crois, une image fidèle de ce qui dut se pratiquer dans la première école évangélique , au lendemain de la Pentecôte, quand il s’agit de transmettre un symbole fixe, une histoire littéralement fidèle de la vie de Jésus-Christ. Au lieu de rédiger leurs instructions et d’en multiplier les copies, les Apôtres durent former et multiplier des évangélistes. Ils durent employer les moyens usités dans les synagogues et qui s’offraient naturellement à eux.
Que le lecteur prenne garde au récit suivant de Maimonides : c’est un Juif qui parle de ses pères et transporte au temps de Moïse ce qui se pratiquait dans les synagogues de la Judée peu de temps avant leur ruine.