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Marti Evangelium, dit Clément d’Alexandrie, ex hujusmodi occasione scriptum fuisse. Cum Petrus in urbe Roma Verbum Dei publice prœdicasset, et Spiritu sancto afflatus Evangelium promulgasset, multi qui aderant, Marcum cohortati sunt, utpote qui Petrum jamdudum sectatus fuisset, et dicta ejus memoria teneret, ut quœ ab Apostolo prœdicata erant conscriberet. Marcus igitur Evangelium composuit, iisque, qui illud ab ipso rogabant, impertiit. Quod cum Petrus comperisset, nec prohibuit omnino rem fieri, nec ut fieret incitavit [1] Voilà pour saint Marc ; et nous avons déjà vu que c’est de la bouche des Apôtres, non par les livres, et par la parole que saint Luc a reçu les informations qui lui étaient nécessaires. Rappelez-vous, Messieurs, ce que je vous ai dit dans le premier semestre touchant les habitudes des Juifs dans la transmission de la science religieuse. La tradition orale la communiquait, et une mémoire exercée en retenait à la fois la lettre et l’esprit.

Eh bien ! Messieurs, tous ces indices me feraient supposer que les évangélistes ont écrit d’après un thème commun, d’après un texte arrêté entre eux avant leur dispersion et confié d’abord seulement à la mémoire. Il ne nous répugnerait point que dans leurs prédications à Jérusalem, en

  1. . Voici comment Marc fut amené à écrire son évangile. Lorsque Pierre eut prêché publiquement dans la ville de Rome la parole de Dieu, et, sous l’inspiration du Saint-Esprit, promulgué l’Evangile, de nombreux auditeurs de sa parole sollicitèrent Marc qui était depuis longtemps son disciple et qui gardait fidèlement le souvenir de ses instructions, d’écrire les prédications de l’Apôtre. Marc composa donc l’Evangile et le donna à ceux qui le lui demandaient. Ce qu’ayant appris, Pierre ne le défendit ni ne l’encouragea. » Euséb. Hist, eccL, 1. VI, C. 14 .