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les raisons principales au nom desquelles on nie en Allemagne l’intégrité des Evangiles. Rappelez-vous, Messieurs, les systèmes d’Eichhorn, d’Ewald et de Baur. Eichhorn supposait un Evangile primitif qui, par des additions et des variations de toute sorte provenant de mains anonymes, aurait donné naissance à un grand nombre d’évangiles. Quatre de ceux-ci, élaborés dans des églises où dominait l’influence des évangélistes dont ils portent le nom, auraient fini par absorber et faire oublier la multitude des premiers écrits. Selon Ewald, on ne distinguerait pas moins de neuf documents primitifs fondus dans les trois premiers Evangiles ; et comme cet écrivain suppose deux rédactions de l’évangile saint Marc, c’est en réalité dix écrits qui, retouchés et remaniés, sont ajoutés ensemble et forment les trois synoptiques. Lui aussi reconnaît un écrit anonyme qu’il appelle Evangile-source; il admet en second lieu un Recueil de Discours, une rédaction de saint Marc, une rédaction de saint Matthieu, puis des remaniements successifs de l’Evangile-source et du livre des Discours. Ce qui étonne dans ce savant critique, c’est à la fois la complication de son système et la futilité des raisons sur lesquelles il l’appuie. Toutefois, Ewald soutient l’authenticité de l’évangile saint Jean, et il s’éloigne de plus en plus des interprétations par lesquelles, il y a une dizaine d’années, il en détruisait souvent l’autorité.

Enfin Baur n’admet pas que nous ayons entre les mains traduction fidèle de l’évangile composé primitivement par