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l’empreinte du premier. Les païens et les hérétiques, comme les Pères de l’Eglise, ont parlé de la rédaction des Evangiles par les Apôtres ; et nul d’entre eux du remaniement dont on fait tant de bruit aujourd’hui. Cependant, comme la nouvelle critique soutient que les Evangiles ont été retouchés plusieurs fois suivant le caprice ou les intérêts du moment, il importe de parler ici des raisons alléguées en faveur de cette opinion. Il faut même reconnaître que l’intégrité du Nouveau Testament sera, en France, dans un avenir prochain, l’objet principal des débats entre les rationalistes et nous. Un vaste système de morcellement est appliqué à la Bible tout entière. On ne peut nier avec succès l’authenticité générale de tel livre, on discutera sur chacun de ses chapitres et même de ses versets, comme si nos adversaires, après avoir été vaincus dans une bataille générale, espéraient réparer leur défaite par une guerre d’escarmouches. Nous n’aborderons pourtant cette année que la discussion générale ; et nous nous réservons de traiter tous les détails qui se rapportent à cette question d’intégrité, quand nous exposerons, dans leur ordre et avec leur concordance, les documents évangéliques. Alors nous ne négligerons aucun des textes discutés, aucun des arguments proposés, aucun des faux indices de retouche et de surcharge que l’on a prétendu retrouver dans les quatre Evangiles. Nous montrerons l’intempérance et souvent la puérilité d’une critique dont les prétentions touchent quelquefois au ridicule. Nous avons déjà combattu dans le premier semestre