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giles est universellement accepté : il serait puéril de chercher à démontrer que les témoins quotidiens de la vie du Christ étaient bien informés, et que les compagnons de Jésus furent sincères, c’est-à-dire, comme on l’établit dans tous les manuels de controverse, qu’ils n’ont pu se tromper et qu’ils n’ont pas voulu tromper les autres. Au reste, pour se convaincre de l’ingénuité des auteurs du Nouveau Testament, il suffit de les lire [1].

J’ai dit qu’à côté de la preuve d’authenticité et de véracité, les apologistes du dernier siècle établissaient aussi une preuve distincte d’intégrité. Je les approuve moins à cet égard. S’agit-il d’altérations légères ou bien de changements graves ? Dans le premier cas, on ne voit pas bien l’utilité de la discussion ; dans le second, les preuves d’intégrité sont identiques à celles d’authenticité. Quant à nous, nous pensons avoir prouvé, en établissant l’authenticité des Evangiles, que ces livres sacrés n’ont point subi de remaniements qui en altèrent la substance. Si ces livres avaient été refondus au second siècle, et par des mains étrangères, ils porteraient le caractère du second siècle et non celui du premier, comme la pièce de monnaie surfrappée, ou l’édifice reconstruit ou agrandi accusent l’opération qui les ont modifiés. Or, nous avons recherché tous les points qui pouvaient trahir une date postérieure au second siècle, et nous y avons précisément remarqué

  1. Personne n’a mieux exposé la sincérité des évangélistes que Mgr Darboy, dans son admirable mandement pour le carême de 1864. Nous renvoyons le lecteur à ce monument de bon sens, de goût et de haute critique, qui, par sa forme, est accessible à tous.