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que de ceux dont ils portent le nom sont innombrables. J’en ai signalé un grand nombre, mais j’ai dû me borner. La certitude de ces rapports est mise dès aujourd’hui en pleine lumière. Plus tard, j’aurai occasion sans doute, en expliquant le texte de chacun de nos Evangiles, de compléter l’étude des preuves intrinsèques que nous avons commencée.

Les apologistes du dernier siècle et du commencement du nôtre avaient coutume de faire suivre les preuves d’authenticité des preuves d’intégrité et de véracité de nos saints Evangiles. J’approuve leur méthode en ce qui concerne la véracité. Un livre peut être authentique sans être véridique. Il importe que le caractère moral et l’esprit judicieux, ainsi que l’exactitude des informations de l’écrivain, soient fortement démontrés. Le grand intérêt pour celui qui cherche la vérité historique n’est pas de savoir que Quinte-Curce est l’auteur de la vie d’Alexandre, et que Xénophon a écrit la Cyropédie, puisque ces deux auteurs manquent de critique et n’ont pas puisé à des sources certaines. Si donc j’avais à faire un manuel critique dans le but de démontrer l’autorité des Evangiles, j’aurais à établir ici la véracité de saint Matthieu et de saint Marc, de saint Luc et de saint Jean ; mais, Messieurs, comme c’est principalement sur ce point que portait la discussion engagée avec les incrédules du XVIIIe siècle, je craindrais de n’avoir guère à vous dire que ce que vous savez déjà, et à vous exposer des vérités qui ne sont plus contestées par les honnêtes gens. Le caractère de sincérité des Evan¬