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indique les circonstances dans lesquelles saint Ignace les a écrites, à savoir, lorsqu’il allait au-devant du martyre qui l’attendait à Rome. Eusèbe en fait de longues citations. En mentionnant les épîtres de l’évêque d’Antioche, il suit l’exemple de saint Polycarpe et de saint Irénée. — Saint Polycarpe, Messieurs, est ici un bien grave témoin, puisque saint Ignace s’arrêta à Smyrne, dont Polycarpe était évêque, et que c’est de là qu’il écrivit aux Ephésiens, aux Magnésiens, aux Trulliens et aux Romains, pour les supplier de ne point empêcher son martyre, De Troas,. Ignace écrivait à Polycarpe qu’il venait de quitter. Enfin, Origène parle de ces lettres (homil.in Luc.) comme d’un monument absolument incontesté.

Les citations empruntées aux Evangiles par saint Ignace sont fort nombreuses ; nous voulons en citer quelques-unes : « L’arbre est connu par son fruit. » — « Soyez prudents comme les serpents et simples comme les colombes. »

— « Jésus-Christ, dit l’illustre martyr, fut baptisé pour accomplir toute justice. » Ce dernier mot rappelle évidemment saint Matthieu (III, 15). — Certains hommes, observe ailleurs l’évêque d’Antioche, ne sont point une plantation du Père. » Et c’est là, on ne saurait en douter, une allusion à cette parole du même évangéliste : « Toute plante que mon Père céleste n’a point plantée sera arrachée. »

— Saint Ignace dit encore «que le Fils est la porte du Père (S. Jean, x,19).» — « Qu’il est venu de son Père un et qu’il retourne à son Père un (Jean, XVI, 28)[1] » — « Que

  1. Ego et Pater unum sumus.