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Pasteur d’Hermas, qui peut-être ne datent leur origine que du second siècle. L’épître de saint Barnabé est souvent citée par Clément d’Alexandrie. Il en appelle l’auteur un apôtre, l’un des soixante-dix disciples de Jésus, le compagnon de saint Paul (Clém. Strom. II, 6 et 7). Origène, à son tour, fait mention de cette épître. Elle ne faisait point partie au deuxième siècle des livres canoniques ; toutefois, saint Jérôme croit à son authenticité. La question d’inspiration impliquée dans celle de canonicité est très différente de celle d’authenticité. Toutefois, s’il n’est pas prouvé que la lettre de Barnabé soit de cet auteur, il est du moins certain qu’elle remonte à une haute antiquité, à une époque bien antérieure à Origène et à Clément. Eh bien ! la lettre dite de Barnabé cite saint Matthieu : « Je frapperai le pasteur, et les brebis seront dispersées[1]. » — « Il y a beaucoup d’appelés et peu d’élus[2].» Elle renferme cinq ou six allusions au même apôtre et à saint Luc.

Hermas ne nomme point saint Matthieu. Mais indépendamment que l’usage de citer les auteurs par leur nom n’était point établi, comment Hermas, qui fait parler un ange, aurait-il montré cet ange recourant à l’autorité de saint Matthieu pour confirmer la sienne ? L’ange cite les paroles suivantes de Jésus : Soyez simples comme de petits enfants. — Mon Père reniera ceux qui auront renié le Fils. — Mon Père m’a donné tout pouvoir... etc. L’Esprit

  1. Matth., XXVI, 31.
  2. Id., XX, 16 ; XXII, 14.