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faitement l’origine. Papias parle de la première lettre de saint Jean et de saint Pierre, sans doute parce qu’il était bon de constater l’origine de ces lettres moins connues.

Ensuite, qui sait si Papias ne mentionnait pas l’évangile de saint Jean dans les parties perdues de son ouvrage [1] ? Eusèbe, dit-on, n’en parle pas, et il en aurait parlé, lui qui réunit tant de témoignages touchant les Evangiles. Peut-être, en effet, Papias n’en a-t-il pas parlé ; mais on ne peut tirer aucune conclusion du silence d’Eusèbe. Ce dernier a omis tous les témoignages qui n’étaient, au temps où il vivait, l’objet d’aucun intérêt. Il a tu sciemment bien d’autres choses. Est-ce qu’Eusèbe a parlé du témoignage rendu par Papias à l’authenticité de l' Apocalypse ? Cependant saint André de Césarée affirme positivement ce fait important (Frag. VIII, dans Routh). Nous nous croyons donc en droit de dire que le silence d’Eusèbe ne prouve absolument rien. Maintenant, Messieurs, il me reste à vous parler brièvement des témoignages des Pères apostoliques. Les adversaires de l’authenticité du Nouveau Testament contestent l’authenticité de la plupart des écrits que la tradition leur attribue. Mais, Messieurs, si quelques-uns des monuments apostoliques sont douteux, les autres soutiennent parfaitement l’épreuve de la critique la plus sévère. En tout cas ces écrits remontent à une grande antiquité [2]. Je ne parle pas de l’épître de Barnabé et du

  1. Voyez la Dissertation sur Papias, à la fin de ce volume.
  2. Voyez les intéressantes leçons sur les Pères apostoliques, de mon savant collègue et ami, M. l’abbé Freppel.