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discours dans leur ordre chronologique. En outre , Papias témoigne du zèle et du soin apportés par saint Marc dans sa narration. Ainsi se trouve réfuté tout ce que Baur a dit du peu de confiance que Papias accordait aux Ecritures. Papias rend hommage à la sincérité de Marc et à la sûreté de ses informations ; seulement il dit, ce qui est vrai, que la parole des Apôtres était une source plus abondante et plus vivante que leurs livres : il confirme ainsi cette vérité, que l’Eglise a été fondée, non sur des textes écrits, mais sur la tradition vivante.

Nous trouvons, en second lieu, dans les paroles de Papias, un témoignage non moins positif rendu à l’évangile de saint Matthieu. «Saint Matthieu, dit-il, a écrit en hébreu les discours de Jésus, et chacun a interprété comme il l’a pu ce texte en langue étrangère. » Les critiques de l’école de Tubingue ont prétendu que le mot λόγια, employé par Papias pour désigner l’évangile de saint Matthieu, ne voulait exprimer qu’un recueil de discours fait originairement par saint Matthieu, recueil qui plus tard aurait pris place dans un cadre historique et servi de base à l’évangile que nous avons dans les mains, lequel contient, non-seulement ce que Jésus-Christ a dit, mais aussi ce qu’il a fait. Mais, Messieurs, le mot λόγια, dans le langage ecclésiastique du premier siècle, exprime à la fois et les paroles et les actes de Jésus. C’est dans ce sens que saint Paul l’emploie dans son épître aux Hébreux (V, 12), où ce mot exprime l’œuvre entière de Jésus-Christ. Saint Marc a écrit, comme le dit Papias, les actes et les paroles de Jésus. Or, Papias appelle