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ques manuscrits de saint Luc. On le lit encore aujourd’hui dans le manuscrit de Cambridge et dans quelques autres manuscrits latins. Il pouvait donc exister du temps de Justin quelques exemplaires de nos Evangiles où ce texte se trouvait. Comme cette variante ne figurait probablement à cette époque que dans des manuscrits peu corrects, elle a disparu plus tard dans le texte canonique de nos Evangiles.

Nous terminons par un dernier texte, et nous lui donnons la même explication qu’au précédent. On lit dans saint Justin : « Lorsque Jésus entra dans les eaux du Jourdain, un feu s’y alluma, et lorsque Jésus sortit de l’eau, le Saint-Esprit, sous la forme d’une colombe, descendit sur lui comme l’ont écrit les Apôtres de ce même Christ. » Justin, dans le passage précédent, raconte un fait qui a eu cours dans les récits des premiers siècles. Il le cite incidemment. Il expliquait ce qu’il entendait par ces paroles : « L’Esprit de Dieu se reposa sur Jésus. » Il rattache ce fait à la descente du Saint-Esprit au moment du baptême de Jésus. C’est le baptême de Notre-Seigneur et la descente du Saint-Esprit qu’il appuie sur le témoignage des Apôtres ; mais il ne résulte pas de la construction grammaticale de son texte qu’il attribue aux Apôtres cette parole : « Un feu apparut dans le Jourdain. » C’était là sans doute un récit de la tradition qu’il mêlait aux faits évangéliques. On peut supposer que le fait de la flamme qui apparut au-dessus des eaux du Jourdain se trouvait dans le manuscrit dont il se servait. Il existe encore