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comme un charron, qu’il faisait des charrues et des jougs. C’était là, au temps de saint Justin, le commentaire oral de ce texte de saint Marc : « N’est-ce pas là le charpentier, fils de Marie ? » Ce sont les habitants de Nazareth qui parlent : « Nonne hic est faber, filius Mariœ ? » Le mot grec τέκτων indique en général un ouvrier qui travaille le bois, un menuisier ou un charpentier.

On allègue un troisième passage emprunté, dit-on, par Justin à un autre Evangile que les nôtres : « Quand le Christ naquit à Bethléem, comme Joseph ne pouvait trouver de place dans le village, il chercha un asile dans une grotte qui en était tout près. » Justin qui était né en Judée, connaissait l’étable dont parle saint Matthieu et la distance où elle était de Bethléem ; il joint ces circonstances au texte en forme de commentaire. Voici un nouveau texte allégué par nos adversaires. Justin dit par deux fois qu’au moment du baptême de Notre-Seigneur Jésus-Christ, cette parole fut entendue : « Vous êtes mon Fils, en ce jour je vous ai enfanté ; » et dans une de ses citations il dit expressément que ces paroles se trouvent dans les Mémoires des Apôtres. Le texte cité par saint Justin n’est point en effet dans les Evangiles : mais plusieurs écrivains des siècles postérieurs, entre autres saint Hilaire et Lactance, citent les mêmes paroles comme ayant été prononcées au baptême de Notre-Seigneur ; et saint Augustin fait remarquer que le texte en question se trouvait de son temps dans quel¬