nous l’avons déjà dit. Aux noms de Tertullien, de saint Cyprien, de Denys d’Halicarnasse déjà cités, nous pouvons ajouter ceux de Minutius Félix, d’Arnobe et de Lactance.
Nous arrivons à la troisième difficulté. Justin, dit-on, a cité des paroles et des faits de la vie du Christ qui ne sont point dans nos Evangiles. Observons d’abord, qu’à une seule exception près, dont l’explication ne présente pas au reste une grande difficulté, ces faits ne sont pas donnés par Justin comme empruntés aux Mémoires des Apôtres. Il pouvait les emprunter à la tradition. Justin vivait dans un temps très-rapproché de celui des Apôtres, et il pouvait insérer dans ses écrits ce qu’on lui avait appris de vive voix, ou ce qu’il avait trouvé dans des écrits non apostoliques, mais pourtant suffisamment exacts. Dans d’autres passages, cités comme n’appartenant pas à l’Evangile, on peut reconnaître une idée qui en a été extraite et qui a été ensuite développée librement. Ainsi, on suppose que Justin a emprunté à une source autre que nos Evangiles cette parole : « Les Juifs dirent que les miracles faits par Jésus étaient une tromperie magique, et ils ne craignirent point de l’appeler magicien et séducteur du peuple. » Mais n’est-ce point là la traduction libre d’un passage qu’on trouve dans saint Matthieu, dans saint Marc et dans saint Luc, et où Jésus-Christ est accusé de chasser les démons au nom de Beelzébuth ? Matth., X, 25. — XII, 24, 27. — Marc, III, 22. —Luc, XI, 15,18, 19.
Justin, ajoute-t-on, a dit que le Christ était connu