de Grégoire le Thaumaturge et de saint Hilaire. La conversion de Justin dut avoir lieu vers l’an 130. Volkmar la place dans l’année 140 ; mais cette date a été vivement combattue. Volkmar, disciple de l’école de Tubingue, a cédé, en la donnant, au désir de diminuer de dix ans l’antiquité du témoignage de Justin.
Justin devenu chrétien garda son manteau de philosophe, et c’est dans ce costume païen, qui cachait une âme profondément chrétienne, qu’il parcourut le monde romain d’Orient en Occident, prêchant partout le Christ, source de sagesse, de paix et de vérité. Justin ne fut point prêtre ; c’était un missionnaire libre, abordant la question chrétienne, sitôt que l’occasion s’en présentait, toujours prêt aux combats de la parole et à ceux de l’écrivain, ne demeurant nulle part, parce qu’il demeurait partout. A Ephèse, il dispute avec le juif Tryphon ; à Alexandrie, à Rome, il écrit de doctes ouvrages et notamment des Apologies où il défend la foi chrétienne, faisant bonne justice des philosophes, et en particulier du cynique Crescens. 11 fonda une école à Rome, et c’est là qu’il convertit Tatien. Tant de zèle le désignait au glaive des persécuteurs. Il obtint la palme du martyre sous Marc-Aurèle, vers 161 ou 162, l’année où naissait Tertullien. Il nous reste de lui son Dialogue avec le juif Tryphon. Justin y prouve que le Christ a accompli les prophéties. Nous possédons en outre, du même auteur, deux Apologies en faveur des chrétiens, l’une au Sénat et au peuple romain, l’autre à Antonin le Pieux.