primitifs, on citait les paroles de Jésus, de Jean, de Pierre, de Paul, et on n’éprouvait aucun besoin d’en appeler à leurs écrits, moins connus, au reste, que leurs paroles.
Enfin, l’Eglise doit sa fondation à la tradition orale, à la prédication , et non aux écrits. Jésus-Christ avait dit à scs Apôtres, non pas de faire des livres, mais de prêcher.
Je ne serais donc pas surpris que les témoignages relatifs au Nouveau Testament s’arrêtassent au milieu du second siècle, et dans ce cas, je le répète, notre démonstration conserverait encore sa force probante. Mais, Messieurs, Dieu n’a pas voulu qu’il en fût ainsi. Ici, comme dans la plupart des questions religieuses, il a permis qu’il y eût surabondance de preuves.
Du milieu du second siècle nous allons aujourd’hui remonter à la fin du premier. C’est pendant ce temps que vivait un Père de l’Eglise dont vous avez souvent entendu prononcer le nom, saint Justin, martyr. C’est sur le témoignage de cet illustre chrétien que je veux appeler votre attention.
Saint Justin est, dans l’ordre des temps, le premier des apologistes et le premier des Pères de l’Eglise dont nous ayons des écrits de quelque étendue : les Pères apostoliques, vous le savez, ne nous ont laissé que des lettres assez courtes.
Justin remonte à la fin de l’âge apostolique et au plus tard aux premières années du second siècle.