Page:Meignan - Les évangiles et la critique au XIXe siècle, 1864.djvu/372

Cette page n’a pas encore été corrigée

évidentes, accessibles pour tous. Un seul intermédiaire, Polycarpe, séparait Irénée de saint Jean ; et les archives de toutes les Eglises, ou du moins les vieillards d’Antioche , d’Alexandrie , de Rome, de l’Achaïe , de la Macédoine, au témoignage de Tertullien, fournissaient des preuves matérielles et sensibles d’une tradition qui défiait l’audace des hérétiques. — L’impression produite en ce moment sur mon esprit par ces considérations est celle de la conviction. Alors même que les païens et les hérétiques n’auraient fait aucun aveu, alors même qu’ils auraient déposé contre l’origine apostolique des Evangiles, alors même que la chaîne des témoignages serait brusquement interrompue à Irénée, sans remonter plus haut, je demeurerais persuadé de l’authenticité du Nouveau Testament. La preuve est en effet complète. L’avouerai - je ? En présence de cette vive lumière qui éclaire ici l’origine de nos saints Evangiles, le silence, les négations, les sophismes de nos adversaires m’affectent de manière à me causer quelque impatience ; et me dressant avec ma fierté de chrétien devant la contradiction d’une école qui ose bien s’appeler la science, la critique, la philologie, le progrès moderne, je lui dirais volontiers : Quand vous niez l’autorité des Evangiles, vous n’êtes rien de tout cela. Votre école m’est connue, et si j’hésite à la nommer, c’est que je ne veux point décider si quelqu’un de mes contemporains suit les pas d’Erostrate ou ceux de Gorgias et de Protagoras.