Page:Meignan - Les évangiles et la critique au XIXe siècle, 1864.djvu/368

Cette page n’a pas encore été corrigée

Ainsi, Messieurs, non-seulement, au second siècle, l’Eglise avait entre les mains les Evangiles, mais elle avait de plus la certitude qu’ils venaient des Apôtres. Cette certitude était-elle facile à acquérir ? Oui, Messieurs, il suffisait d’interroger les vieillards qui avaient vu et entendu les disciples des Apôtres. Ce sont leurs souvenirs que Tertullien rappelait, et qu’il présentait avec tout l’éclat de l’éloquence. Ce sont ces mêmes souvenirs qu’il invoquait contre Marcion, et c’est après les avoir opposés aux nouveautés du sectaire qu’il s’écriait : Id verius quod prius, id prius quod ab initio, id ab initio quod ab apostolis.

La découverte d’un précieux manuscrit, remontant au VIIe siècle, et connu depuis sous le nom de fragment de Muratori, est venu confirmer d’une manière inattendue et bien frappante la foi de l’Eglise catholique à l’authenticité du Nouveau Testament.

Muratori est le grand historien de l’Italie. Il est connu par des ouvrages d’une immense érudition et en particulier par les Annali d’Italia, dal principio dell’era vulgare sino all anno 1749, en douze volumes in-4o. C’est l’illustre bibliothécaire de la bibliothèque ambroisienne de Milan.

Un jour, ce savant chercheur trouva dans le couvent de Bobbio, fondé au VIIe siècle par les studieux disciples de saint Colomban, un manuscrit sans titre, rongé par le temps, écrit en lettres majuscules carrées, et dont les premiers feuillets manquaient. Ce manuscrit parut, du