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nombre d’homélies : Legisse me fateor in Matthœum Origenis viginti quinque volumina, et totidem ejus homilias [1]. Il a non-seulement cité, mais commenté saint Marc, saint Luc et saint Jean.

Ainsi, Messieurs, vers la fin du second siècle, tout le monde en convient, l’Eglise catholique reconnaissait les quatre Evangiles. Mais, Messieurs, les possédait-elle depuis longtemps ? Quel titre les recommandait à son respect ? Sur quoi reposait la conviction tranquille que les livres du Nouveau Testament avaient été écrits par les Apôtres et leurs disciples immédiats ? Tertuliien , né à Carthage vers l’an 160, le contemporain par conséquent de saint Irénée et de saint Clément d’Alexandrie , répond à ces questions. Toutes les Eglises croyaient à l’authenticité des quatre évangiles, parce que les chrétiens d’alors savaient qu’une tradition non interrompue les faisait remonter de main en main jusqu’aux Apôtres ; et que ceux-là seuls étaient reconnus par tous comme authentiques qui avaient été d’abord acceptés par toutes les Eglises : Hi qui sunt undique, quod ab omni Ecclesiarum judicatur [2].

Le même Tertuliien ajoute : ... Quod apostoli prœdicaverint, non aliter probari debere nisi per easdem Ecclesias quas ipsi apostoli condiderunt ; ipsi eis prœdicando tam viva quod aiunt voce quam per epistolas postea [3]. « Ce que les Apôtres ont prêché ne saurait être prouvé

  1. S. Jér. proæm. in Matth., t. IV.
  2. Tertull. de pudore, 10
  3. Tertull. Prxscript., C. XX.