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DIX-HUITIÈME LEÇON. 355

geliun in libro condidit. Postea et Joannes discipulus Domini, qui et supra pectus ejus recumbebat, et ipse edidit Evangelium, Ephesi Asiæ commorans [1].

On ne peut s’empêcher, Messieurs, quand on cite le témoignage de saint Irénée, de rappeler en même temps celui des docteurs, ses contemporains. Deux surtout sont dignes d’être écoutés, Clément d’Alexandrie, qui mourut comme saint Irénée, sous Septime-Sévere, en l’an 202, et Origène qui, cette même année, succéda à Clément, son maître, dans une chaire déjà deux fois illustre. Clément d’Alexandrie écrivit, selon Eusèbe, une histoire volumineuse tirée de l’Ancien et du Nouveau Testament, et même des évangiles apocryphes , qu’il distinguait soigneusement des quatre évangiles canoniques. In iisdem libris, dit Eusèbe, Clemens traditionem quamdam de ordine Evangeliorum, quam a vetustioribus presbyteris acceperat, refert in hune modum. Dicebat, ex Evangelio prius scripta esse ilia, quœ seriem generis Dominici continent. Les évangiles qui contiennent la généalogie de Jésus-Christ sont, comme chacun sait, ceux de saint Matthieu et de saint Luc. Voici maintenant le témoignage de Clément relatif à saint Marc et à saint

  1. Irénée, cont. hær., 1,III, c. 1. Voici la traduction de ce texte : « Ainsi Matthieu, chez les Juifs, écrivit un Evangile en leur langue, tandis que Pierre et Paul à Rome, prêchaient la bonne nouvelle et jetaient les fondements de l’Eglise. Après la mort de ceux-ci, Marc, disciple et interprète de Pierre, nous laissa par écrit ce qui avait été enseigné par Pierre lui-même. Luc de son côté, fidèle compagnon de Paul, a renfermé dans un livre l’Evangile que l’Apôtre prêchait. Enfin, Jean lui-même, disciple du Maître et qui reposa sur sa divine poitrine, a publié un Evangile tandis qu’il demeurait à Ephèse d’Asie. » Eusèbe cite la fin de ce texte dans son Hist. eccl., V, 8.