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Voilà, Messieurs, quel est le témoin dont vous allez entendre les paroles touchant nos Evangiles. Il est bien informé, puisqu’entre lui et saint Jean il n’y a qu’un intermédiaire dont il a retenu fidèlement toutes les paroles. Il est digne de foi, puisqu’il a donné son sang pour la vérité qu’il défendait. Eh bien ! Messieurs, les témoignages rendus à nos quatre Évangiles par saint Irénée sont si nombreux et si précis qu’ils ont forcé la critique négative à confesser qu’à l’époque où écrivait le saint Martyr le canon du Nouveau Testament était déjà, à peu de chose près, ce qu’il est aujourd’hui ; et les citations seraient vraiment superflues si elles ne devaient servir à vous mieux faire connaître la puissance du courant de la tradition. Beaucoup de textes d’Irénée ont déjà passé sous vos yeux : je ne veux qu’y ajouter le suivant. Il est assez net, assez concluant pour me dispenser de tout autre. « Ceux-là même, dit-il, qui nous ont fait connaître l’Evangile ont d’abord prêché ; ensuite, par la volonté de Dieu, ils ont déposé dans les Ecritures le fondement futur et la colonne de notre foi. » Et postea per Dei voluntatem in Scripturis nobis tradiderunt fundamentum et columnam fidei nostrœ futurum.....

Ita Matthœus in Hebræis ipsorum lingua Scripturam edidit Evangelii, cum Petrus et Paulus Romœ evangelizarent et fundarent Ecclesiam. Post vero horum excessum Marcus discipultus et interpres Pétri, et ipse quoe a Petro annuntiata erant, per scripta nobis tradidit. Et Lucas autem seciator Pauli, quod ab illo prœdicabatur Evan-