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DIX-HUITIÈME LEÇON. 349
DIX-HUITIÈME LEÇON.
PREUVES INTRINSÈQUES DE L’AUTHENTICITÉ DES ÉVANGILES

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Irénée, Clément d’Alexandrie, Origène, Tertullien. — Fragment de Muratori.


MESSIEURS,

Nous avons étudié l’attitude et le langage des hérétiques à l’égard dés Evangiles pendant toute la durée du second siècle. Nous nous sommes convaincus par de nombreux et d’incontestables témoignages que tous les connaissaient, seulement tantôt ils en admettaient, tantôt ils en repoussaient l’autorité. Ceux-ci adoptaient l’évangile de saint Matthieu, ceux-là celui de saint Luc. D’autres préféraient saint Jean. Les uns altéraient les textes ; les autres les interprétaient à leur façon : mais tous confessaient à leur manière l’existence de nos quatre Evangiles, reconnus par l’Eglise comme écrits apostoliques. Il y a plus, et cette circonstance nous a frappés ; c’est que les hérétiques du second siècle se réunissent aux catholiques pour proclamer non-seulement l’existence mais encore l’authenticité de ces livres. Ils accusaient souvent les doctrines des Apôtres ; mais ils ne niaient jamais qu’ils fussent les auteurs des Evangiles. Les Ebionites et les Marcionites corrigeaient saint Matthieu et saint Luc au grand jour : ils aimaient mieux affirmer que les Apôtres s’étaient trompés, que d’assumer une tâche au-dessus de leurs forces, en soutenant qu’ils n’avaient point écrit les livres du Nouveau Testament.