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primum factum est a Deo... nun vocat... etc [1]. Inutile de montrer combien ces déductions sont forcées, mais ce qui ressort clairement, c’est qu’elles supposent la connaissance des évangiles.

Voici encore un texte de Tertullien qui confirme pleinement toutes nos assertions : Valentinus non ad materiam Scripturas, sed materiam ad Scripturas excogitavit : plura abstulit et plura adjecit, auferens proprietates singulonun quogue verborum, et adjiciens dispositiones non comparentium rerum [2].

Je pourrais vous citer des passages nombreux de Ptolémée et d’Héracléon, disciples de Valentin, de Théodote et de Marcus : j’en pourrais emprunter encore à Bardesanes, à Basilide et à Isidore. Ils prouvent tous que les Gnostiques connaissaient le Nouveau Testament, qu’ils l’interprétaient mal, qu’ils repoussaient l’autorité des Apôtres, mais qu’ils leur attribuaient les livres du Nouveau Testament. Je vous ai montré, Messieurs, l’évangile de saint Matthieu principalement adopté par les Ebionites, l’évangile de saint Luc particulièrement accepté par Marcion, l’évangile de saint Jean admis mais dénaturé par Valentin ; je vais vous montrer maintenant les quatre évangiles reconnus par Tatien.

Tatien naquit en Mésopotamie, vers l’an 130 de notre ère. Il fut nourri, dès son enfance, de la science des Grecs. Il entreprit plus tard de longs voyages pour ajouter à ses connaissances, et il étudia plus particulièrement les sciences, 1 Id., I. 1, c. VIII, § 5.— J Tertullien, de Præscript. hæreticor., c. xxxvu.

  1. Id., I. 1, c. VIII, § 5.
  2. Tertullien, de Præscript. hæreticor., c. XXXVII.