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vaincront mieux. Ils sont très-nombreux ; nous en citerons seulement quelques-uns.

Saint Irénée dit des Valentiniens dans son livre des hérésies, qu’ils cherchent en falsifiant les écrits évangéliques et apostoliques, à fabriquer des preuves en faveur de leur système.

Ex evangelicis et apostolicis tentant ostensiones facere, convertentes interpretationes et adulterantes expositiones [1] C’est ainsi qu’ils interprètent d’une manière bizarre les trente années qu’au rapport des évangélistes le Sauveur passa dans l’obscurité de la vie privée : Salvatorem dicunt triginta annis in manifesto nihil fecisse, ostendentem mysterium triginta œonum [2]

Il n’est pas moins curieux de les entendre dire que le Nunc dimittis du vieillard Siméon n’est autre chose que l’adieu du demiurge qui cède la place au Sauveur : Simeon autem eum, qui in manus suas accepit Christum, et dixit : a Nunc dimittis servum tuum, Domine, » typum esse demiurgi dicunt, qui, veniente Salvatore, didicit transpositionem suam .[3]

Enfin ils veulent faire de saint Jean un partisan de leurs doctrines et lui prêtent l’idée des huit premiers éons et de la génération de toutes choses. Ils confondent le νοῦς avec le λόγος : Adhuc autem Joannem discipulum Domini docent primam ogdoadem et omnium generationem significasse ipsis dictionibus. Itaque principium quod

  1. S. Irénée, adv. hæres., I. 1, c. III § 6.
  2. Id., I. 1, c.1, § 3.
  3. Id,I. 1, c. VIII, § 4