Les Valentiniens voulurent échapper à l’accusation de faussaires portée avec raison par les chrétiens contre les Marcionites et les Ebionites. Ils ne repoussèrent donc aucun livre ni du Nouveau ni de l’Ancien Testament : ils se bornèrent seulement à les expliquer, comme ils pouvaient, en faveur de leur système. L’Ancien Testament, il est vrai, ne contenait, selon eux, que la doctrine inspirée par le démiurge ; mais le Nouveau résumait l’enseignement des Apôtres, et il était écrit par les disciples mêmes de Jésus. Nous trouvons des preuves nombreuses de cette manière de voir des Valentiniens, dans saint Irénée et dans Tertullien. Les citations empruntées par les Pères aux écrits de Valentin, ne relatent, il est vrai, aucun texte du Nouveau Testament ; mais nous en lisons un grand nombre dans les écrits fragmentaires de ses disciples immédiats. Il est impossible de supposer que le maître ait eu une doctrine différente de celle de ses plus fidèles disciples, de celle de Ptolémée, par exemple. Or, saint Irénée rapporte des paroles qui révèlent les efforts de ce dernier pour donner à ses erreurs l’appui de nos Evangiles.
D’ailleurs, les Pères sont unanimes pour attester que Valentin connaissait et citait les Ecritures. Les termes qu’il emploie le plus volontiers dans ses écrits leur sont empruntés. Il est même permis de reconnaître ses préférences pour saint Jean et saint Paul dans la nomenclature des éons : ἀρχή, μονογενής, λόγος, χριστός.
Mais les textes de saint Irénée et de Tertullien vous con¬