égyptien Horus, le Christ et Jésus ; ils affranchissent le principe spirituel qui est dans l’homme, et livrent aux flammes le monde de la matière.
Tel est le système de Valentin. Le dogme de la chute y a laissé ses traces profondes : vous y retrouvez aussi la foi à la rédemption , mais altérée par la multiplication des libérateurs qui l’accomplissent. Je reconnais à travers de monstrueuses erreurs des linéaments incorrects du christianisme.
Quand on a constaté ces étranges hardiesses, on n’est plus étonné, Messieurs, que les gnostiques n’aient pas confessé l’autorité des Ecritures ; on se demande plutôt comment ils osaient s’y rattacher par quelque point encore. L’évangile qu’ils choisiront, n’importe lequel, condamnera leurs extravagances. Il fallait que le respect universel des chrétiens pour le Nouveau Testament fût bien profond, pour que les novateurs ne l’aient pas rejeté complètement. Ils sentaient, en effet, que privés de l’appui des saints livres ils allaient se présenter sans titres suffisants, contredire trop absolument l’esprit de tradition apostolique, froisser les fidèles les mieux disposés pour eux : si ce moyen de séduction leur manquait, leur impuissance deviendrait manifeste. Les Gnostiques comprenaient tout cela, et plutôt que de se détacher de toute tradition, de toute racine dans le passé en rejetant absolument les Evangiles écrits par les Apôtres, ils les acceptèrent tous en se réservant de les interpréter dans le sens de leurs erreurs.