méthode le sommaire de l’évangile de Marcion tout entier. Ce travail permettait de juger pertinemment la question. Rithschl, Hilgenfeld et Volkmar, Baur lui-même, après avoir longtemps étudié le problème, ont été unanimes pour avouer que l’Evangile catholique de saint Luc était plus ancien et plus original que celui de Marcion. Les mutilations et les additions que l’on trouve dans l’Evangile de cet hérétique sont si maladroitement accomplies, qu’il est très-facile de les reconnaître. Toutes les restaurations prétendues des paroles de Jésus-Christ sont faites par Marcion dans le but évident d’appuyer sa doctrine. Marcion donc est, de l’avis de tous, de l’aveu de Baur lui-même, un falsificateur, et l’évangile de saint Luc, tel que nous l’avons, est plus ancien que le sien. Nous n’avions pas besoin de cette contre-épreuve basée sur des considérations intrinsèques, et résultant de la comparaison des deux évangiles. L’autorité des Pères et les aveux de Marcion lui-même nous suffisaient. Mais enfin, il y a là une preuve de plus en faveur de l’authenticité de saint Luc, et je suis bien aise d’avoir pu vous l’indiquer.
Terminons par les conclusions que je formulais à la fin de la dernière leçon. Au second siècle, Marcion et ses disciples connaissaient nos Evangiles, et ils leur donnaient pour auteurs les Apôtres et leurs disciples. Pour en nier l’autorité, ils avaient recours à une hypothèse absurde : les Apôtres, disaient-ils, avaient falsifié la doctrine de leur maître. Ne discutons point cette hypothèse, dégageons-en seulement l’aveu qu’elle contient. S’ils ont falsifié dans les