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Les Apôtres s’étaient trompés, selon eux, en introduisant une loi nouvelle et en proclamant la fin de l’ancienne, et les novateurs se présentaient hardiment comme les réformateurs de l’œuvre apostolique. Non-seulement ils connaissaient l’évangile de saint Matthieu, mais ceux de saint Luc, de saint Marc et de saint Jean, puisqu’ils les citaient et qu’ils en combattaient les enseignements.

Les Nazaréens, nous l’avons dit, ont fourni un témoignage non moins satisfaisant : ils ne niaient pas, comme les Ebionites, la divinité de Jésus, et conservaient intégralement, d’après saint Epiphane, l’évangile de saint Matthieu : integerrimum evangelium. Ils viennent ainsi suppléer à ce qu’il y a d’imparfait dans le témoignage des Ebionites : les aveux réunis de ces deux sectes de juifs mal convertis sont un éclatant témoignage en faveur de l’origine apostolique de nos livres saints.

Passons aux témoignages des hérésies gnostiques du second siècle.

Permettez-moi de vous donner d’abord une idée générale du gnosticisme : en voyant combien ces hérésies s’éloignent de la doctrine chrétienne, vous comprendrez mieux la valeur de leurs témoignages en faveur des livres du Nouveau Testament.

La Gnose, γνῶσις, y a été mise par les Apôtres, dès le commencement de la prédication de l’Evangile, en regard de la simple foi, πίστις. Mais les Apôtres donnaient à ce mot un sens bien différent de celui que lui attribuèrent plus tard les hérétiques. Les Apôtres entendaient par