Page:Meignan - Les évangiles et la critique au XIXe siècle, 1864.djvu/320

Cette page n’a pas encore été corrigée

Nous avons le témoignage de saint Jérôme : In Evangelio juxta Hebræos quod chaldaico syroque sermone, sed hebraicis litteris scriptum est, quo utuntur usque hodie Nazareni [1]. Saint Jérôme avait traduit cet évangile de l’hébreu syro-chaldéen en grec, et il en a parlé plusieurs fois.

Nous pouvons mentionner enfin saint Epiphane : Est vero pene illos (Nazarœos) Evangelium secundum Matthœum hebraice scriptum et quidem integerrimum. Hoc enim certissime prout hebraicis litteris initio scriptum est in hodiernum tempus usque conservant. Verum illud nescio num genealogias illas amputaverint [2]. Messieurs, j’ai commencé par produire devant vous le témoignage de la plus ancienne hérésie, celle des premiers juifs convertis. Peut-être prit-elle son origine dans un sentiment respectable, dans la vénération de la loi mosaïque ; mais cet attachement d’abord honorable devint bientôt excessif. Le caractère de cette hérésie ne dépassa pas d’abord celui d’une simple divergence, mais elle dégénéra rapidement en une opposition hostile. La scission s’opéra le jour où les gentils furent déclarés affranchis de la loi de la circoncision. L’erreur alla depuis toujours se développant jusqu’à ce qu’elle revêtit la forme d’un système arrêté et décidément condamné. Les hérésies commencent au berceau du christianisme, elles se sont attachées à lui depuis sa naissance : elles l’ont

  1. S. Jérôme, adv. Pelag., I. III, ch. 1.
  2. S. Epiphane, hæreses, XXIX, 9.