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giles. Leur interprète le plus autorisé en France, comme aussi le plus habile, est sans doute Voltaire. Le philosophe de Ferney ne se donnait point pour un athée ; mais, matérialiste grossier, il représente dans ses odieuses calomnies contre la Bible le parti encyclopédiste tout entier. C’est donc dans les écrits de ce chef des philosophes du XVIIIesiècle que nous sommes autorisés à chercher le système d’accusations dirigées à cette époque contre nos divines Ecritures, si toutefois on peut appeler système la somme des suppositions gratuites, des contradictions, des injures, dans lesquelles se résume la critique biblique du XVIIIe siècle. Un système est un ensemble d’idées, de faits et de conséquences, groupés méthodiquement autour d’un principe ou d’une loi. Où trouver quelque chose de pareil dans les calomnies, les ignorances, les bévues, jetées au hasard de la plume dans les écrits de Voltaire ? Voici toutefois, en quelques mots, les allégations qui sont au fond de toutes les attaques des athées et des matérialistes du XVIIIe siècle : l’hypothèse d’une révélation divine faite aux hommes est une supposition ridicule et absurde. Jésus-Christ et les Apôtres sont des imposteurs. Un mot sans cesse répété, celui d’imposture, expliquait l’Evangile. La naissance de Jésus-Christ d’une vierge, était une imposture ; la vie miraculeuse du Sauveur, une imposture ; sa résurrection, une imposture ; la mission divine des Apôtres, scellée par le miracle de la Pentecôte, une imposture !

Mais, au nom de quels principes, ou bien à la suite de quelles recherches, prononçait-on un tel arrêt contre la