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Après avoir fait comparaître les philosophes devant le tribunal de la critique, introduisons les hérétiques.

Les hérétiques ne sont pas moins ennemis des enseignements catholiques que les philosophes païens : on peut même dire qu’ils sont animés contre eux d’une haine plus ardente. La guerre civile est la plus acharnée de toutes les guerres, les inimitiés entre frères, les plus implacables des inimitiés. Si donc les Evangiles sont une œuvre de supercherie accomplie au second siècle, les hérétiques du second siècle et du premier la démasqueront. Les catholiques invoquaient contre eux les paroles du Nouveau Testament ; les hérétiques n’ont, pour se défendre, qu’à faire connaître l’origine coupable du livre où sont puisées les citations.

Eh bien ! Messieurs, non-seulement les hérétiques ne portent aucune accusation contre l’origine de nos livres sacrés, mais ils en supposent toujours, eux aussi, l’authenticité. On peut diviser en deux classes les hérétiques dont le témoignage importe à la question qui nous occupe : les Ebionites et les Gnostiques. Les sectes ébionites et gnostiques sont sans cesse rappelées dans les débats modernes relatifs à l’histoire des premiers siècles. Les écoles allemandes de notre temps ont dirigé de ce côté leurs études, et la nouvelle critique cherche à dénaturer les faits. Il importe donc de se former une idée juste de ce qu’étaient ces hérésiarques. Aujourd’hui, nous parlerons seulement des Ebionites.

Quiconque a lu les Actes des Apôtres et les Épîtres de