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tredire , s’appuient mutuellement. Nous sommes occupés en ce moment à entendre nos adversaires. Dans la dernière leçon, nous avons pris acte des dépositions des philosophes païens, de celles de Celse en particulier. Nous avons vu que cet écrivain de la seconde moitié du second siècle n’avait rien su, rien ouï de ce remaniement des Evangiles que l’on prétend être précisément l’œuvre de ses contemporains : nous avons vu qu’il n’avait pas songé un instant à attaquer l’authenticité de ces livres vénérables : comme tout le monde, il les attribue constamment aux Apôtres. Il avait pourtant un grand intérêt à signaler leur origine suspecte, si elle eût été telle. Ç’eût été détruire l’autorité des Evangiles. Si ces livres étaient l’œuvre de quelques faussaires, ces faussaires étaient les contemporains de Celse, et celui-ci ne pouvait manquer de les découvrir. Au lieu de chercher par des insinuations malveillantes à défigurer la vie de Jésus, que son incomparable grandeur défend victorieusement, il n’avait qu’à la nier ; au lieu de calomnier le caractère des Apôtres, qui par leur vie et leur mort prouvent assez leur sincérité, il n’avait qu’à séparer leur cause de celle des misérables faussaires qui avaient fabriqué une œuvre d’iniquité. Or, Messieurs, Celse n’a rien fait de tout cela : ses écrits sont là pour l’attester. Au contraire, il suppose toujours, nous l’avons vu l’authenticité des Evangiles. Hiéroclès, Julien l’Apostat ont plus tard reproduit, copié même textuellement ses arguments contre le christianisme ; mais comme lui, ils croyaient à l’authenticité des livres du Nouveau Testament