saint Jean, sont autant de changements faits par les apôtres au récit de la vie de leur Maître.
Le juif de Celse appelle les évangiles ὑμετέρα συγγράμματα. Vos écritures. Il dit ensuite ce que ces Evangiles, ces écritures contiennent. Puis, discutant un grand nombre de faits de la vie de Jésus, tels qu’ils y sont racontés, il nie sa naissance miraculeuse d’une vierge, et lui donne pour père le soldat Panthère ; il nie l’adoration des mages, le massacre des Innocents, la fuite en Egypte, les miracles, la mort et la résurrection du Christ. Il attaque ses enseignements qu’il trouve absurdes et grossiers. En un mot, il prouve évidemment qu’il considère les livres saints du Nouveau Testament comme étant l’œuvre des apôtres et de leurs disciples immédiats. Cela est si vrai, qu’il cite textuellement, tour à tour, les paroles de saint Matthieu, de saint Marc, de saint Luc et de saint Jean. Ainsi, c’est saint Matthieu qui a parlé seul de l’adoration des mages. Celse, rappelant ce fait pour le combattre, en emprunte le récit à cet apôtre : « Des Chaldéens, dit-il, avertis de la naissance de Jésus, seraient venus l’adorer encore enfant, ils auraient révélé à Hérode le motif de leur voyage, et Hérode, pour faire mourir Jésus, aurait condamné à la mort tous les enfants, venus au monde en même temps que lui. »
C’est saint Matthieu qui a parlé seul encore de la fuite en Egypte. Eh bien ! Celse parle de ce fait pour s’en étonner, et il dit : « Pourquoi Jésus a-t-il fui en Egypte ? Pour ne pas être mis à mort. Un Dieu peut donc craindre