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Πολλὰ ἔχων λέγειν περὶ τῶν κατὰ τὸν Ἰησοῦν γενομένων καὶ οὐ παραπλήσια τοῖς ὑπὸ τῶν μαθητῶν τοῦ Ἰησοῦ γραφεῖσιν, ἑκῶν ἐκεῖνα παραλείπω.[1].

Plus loin encore, Celse attribue les Évangiles aux disciples de Jésus :

« Les disciples de Jésus ont dit beaucoup de choses dans l’intention de l’excuser, mais dans le fait ils l’accusent, à peu près comme celui qui, voulant prouver qu’un homme est juste, raconterait les injustices qu’il a commises, qui voulant prouver qu’un homme est saint, raconterait les crimes dont il est l’auteur. » Les paroles sont claires : τοὺς μαθητὰς ἀναγεγραφέναι περὶ αὐτοῦ, etc.

Parlant aux disciples de Jésus, le juif de Celse ajoute : « Vous avez écrit des fables et vous ne les avez pas même rendues vraisemblables. »

Parlant des écrits des apôtres, disciples de Jésus, Celse les appelle εὐαγγέλιον. Les marcionites avaient altéré les livres saints et composé avec eux des livres à leur usage. Celse les confond avec les chrétiens, et il dit : « Semblables à des hommes ivres, qui portent sur eux-mêmes des mains homicides, vous avez, trois ou quatre fois, altéré et changé les textes de l’Évangile, afin de vous l’opposer les uns aux autres. » Μεταχαράττειν ἐκ τῆς πρώτης γραφῆς τὸ εὐαγγέλιον τριχῆ καὶ τετραχῆ καὶ πολλαχῆ. Ceci encore une fois s’adresse aux marcionites. D’après un commentateur allemand, ce texte prouverait que Celse s’imaginait que les trois évangiles synoptiques, et le quatrième, celui de

  1. Origine contre Celse, ii, 13.