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n’avez-vous pas su donner à cette assertion un air de vraisemblance, puisque Luc et Mathieu, en décrivant la généalogie de cet homme, ont trouvé moyen de se mettre en pleine contradiction [1]. »

Il est inutile d’insister sur ces aveux, puisqu’ils sont incontestés. Il convenait cependant d’appeler sur eux votre attention, non pour constater qu’au IVe siècle, nos Evangiles étaient connus de tous, des païens comme des fidèles, mais pour prendre acte qu’aucun doute n’était élevé contre leur authenticité, même de la part des païens.

Si le fait est déjà important au quatrième siècle, il acquiert une autorité plus décisive encore au deuxième siècle. J’ai entendu quelquefois formuler un vœu par des hommes qui cherchaient à s’éclairer sur la question de l’authenticité de nos livres saints. Ils disaient : Nous voudrions, pour dissiper tous les doutes, entendre le témoignage d’un homme du premier ou du second siècle, la déposition d’un écrivain impartial et suffisamment informé, osant tout dire, quels que fussent d’ailleurs les faits, favorables ou défavorables au christianisme. Eh bien ! Messieurs, ce vœu est réalisé. Il y a eu vers le milieu du deuxième siècle, un écrivain bien informé, hostile aux chrétiens, qui n’a rien tu de ce qui pouvait leur nuire, et qui a cherché avec une grande habileté dans leurs livres mêmes des armes pour les combattre. Cet écrivain est Celse.

  1. S. Cyrille d’Alexandrie, liv. VIII, p. 253.