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Maintenant, Messieurs, prouvons que les philosophes ont, en effet, regardé nos livres saints comme authentiques.

Je ne citerai que deux textes de Julien. Voici le premier : « Malheureux, dit-il aux chrétiens, vous n’êtes pas même restés fidèles aux doctrines que vous avaient léguées les apôtres, et que leurs successeurs ont rejetées avec une impiété égale à leur malice. Paul, Mathieu, Luc et Marc n’ont jamais osé affirmer la divinité de votre Jésus. Le premier qui a eu cette audace est le bonhomme Jean, entraîné par l’exemple des chrétiens qu’il voyait déjà infectés de cette opinion dans la plupart des villes de la Grèce et de l’Italie, et aussi peut-être par la connaissance du culte véritable, quoique secret, dont ces mêmes chrétiens honoraient les tombeaux de Pierre et de Paul [1]. »

Ainsi, pour le prince philosophe, Mathieu, Marc, Luc et Jean sont bien les historiens de Jésus-Christ, et les Evangiles qui portent leurs noms sont bien leur ouvrage.

Voici un second texte non moins concluant que le premier. Les chrétiens prouvaient la mission divine du Sauveur par la célèbre prophétie de Jacob : « Evidemment, leur répond Julien, cette prophétie n’a rien de commun avec votre Jésus, qui n’était en aucune façon de la tribu de Juda. De votre propre aveu, Jésus a été conçu du Saint-Esprit, et non de Joseph. C’est pourtant ce dernier que vous cherchez à rattacher à cette race antique. Et encore

  1. S. Cyrille d’Alexandrie, liv. X, opera, t. VI, p. 327.