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quée, les vieillards se seraient levés et auraient nommé les disciples et les apôtres qui leur avaient remis les saints livres. Il fallait que l’authenticité des Evangiles fût bien évidente, pour que Celse, Porphyre, Hiéroclès, Julien, qui en étaient fort embarrassés, ne l’aient pas contredite. Auraient-ils omis de nier un témoignage aussi accablant s’il eût été attaquable par quelque endroit ? Au lieu de dire que la vie de Jésus, telle qu’elle était rapportée dans i’Evangile, était celle d’un imposteur ; au lieu d’avoir recours à des interprétations invraisemblables pour calomnier Jésus dont les paroles et les actes, empreints de sincérité, avaient laissé dans la mémoire des hommes un si touchant souvenir, n’eussent-ils pas préféré dire avec nos rationalistes : Jésus-Christ n’a point enseigné ce que les Evangiles enseignent, Jésus-Christ n’a point été l’homme dépeint par les Evangiles ? Vous nous donnez des récits apocryphes pour des récits authentiques. Au lieu de dire que les apôtres avaient menti, eux qui ont consacré par le témoignage de leur sang le témoignage de leur parole, ils auraient mieux aimé assurer que les récits des Evangiles étaient l’œuvre d’obscurs faussaires, à laquelle les apôtres n’avaient pas eu de part. En prouvant que les livres vénérés par les chrétiens comme sacrés, étaient un pur roman, ils auraient accablé l’Eglise naissante. Pourquoi ne l’ont-ils pas fait, Messieurs ? Parce que, encore une fois, il y avait folie à tenter une pareille entreprise, parce que l’authenticité des Evangiles était de leur temps, à la fois incontestable et incontestée.