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remarque de saint Jean Chrysostome, les écrits de Celse et de Porphyre, qui établissent l’antiquité du Nouveau Testament, servent beaucoup plus à fortifier qu’à affaiblir l’autorité des saints livres.

Vous savez, Messieurs, au moins d’une manière générale, quelle était l’argumentation des philosophes des premiers siècles contre le christianisme. Elle différait, sur plusieurs points très-graves, de celle que l’on emploie aujourd’hui contre notre croyance.

1° Les philosophes des premiers siècles ne niaient ni la possibilité du miracle, ni celle de l’intervention sensible des agents surnaturels. Loin de là, ils exagéraient sous ce rapport. Ils accordaient aux démons beaucoup plus de puissance qu’ils n’en ont. Les spirites sont moins hardis que Porphyre. Lui, du moins, n’avait pas besoin de ridicules médiums, dont la nature et le mode d’action varient capricieusement. Il voyait et entendait les êtres surnaturels qu’il invoquait. Les spirites y arriveront, mais ils n’y sont pas encore.

Les philosophes des premiers siècles ne contestent donc point que Jésus-Christ ait fait des miracles : ils disent seulement qu’il a eu recours, pour les accomplir, à des moyens magiques et à des paroles dont il avait seul le secret.

2° Les rationalistes de nos jours expliquent l’établissement du christianisme par les dispositions favorables des esprits à l’époque de ses succès, par l’excellence de sa morale, par l’élévation de ses dogmes, par la pureté de la