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intrinsèques, c’est-à-dire les preuves fournies par le texte lui-même ; maintenant nous allons aborder les preuves extrinsèques., c’est-à-dire les témoignages des contemporains, des apôtres et des générations qui les ont suivis. Nous nous bornerons aux témoignages des quatre premiers siècles.

Je les divise en trois catégories : témoignages des païens, témoignages des hérétiques, témoignages des chrétiens orthodoxes. Nous allons commencer par l’exposition des témoignages des païens, ou plutôt des philosophes qui représentent cette catégorie de témoins. Le christianisme fit sa première apparition au milieu de l’indifférence générale des philosophes. Ils pensaient qu’ils n’avaient point à s’occuper de l’apparition d’une nouvelle secte juive. C’est ainsi qu’ils appelaient l’Eglise chrétienne naissante. Rappelez-vous saint Paul prêchant au milieu de l’Aréopage. Sitôt que la première curiosité fut satisfaite, cette assemblée de sages païens interrompit l’apôtre, au moment où le fil du discours le conduisait à l’exposition des dogmes : « Assez, lui dirent-ils dédaigneusement , nous entendrons la suite une autre fois. » Sans doute, quelques hommes d’élite et quelques cœurs droits, comme saint Denis, comprirent mieux la portée et l’avenir de la doctrine chrétienne, mais ils furent peu nombreux.

Grâce à cette indifférence du monde païen, le christianisme put se développer d’abord sans obstacles de sa part. Mais lorsque les apôtres et leurs successeurs eurent réuni