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DEUXIÈME LEÇON.

De l’influence de la Philosophie sur l’exégèse rationaliste.


Messieurs,

Nous avons exposé, dans la précédente leçon, la succession logique des systèmes exégétiques contraires à l’autorité des Évangiles depuis le xviiie siècle.

Les systèmes dont nous avons fait mention nous paraissent représenter complètement ce mouvement des esprits qui a donné naissance à ce que l’on est convenu d’appeler : La critique moderne des Évangiles.

Classer les débats, signaler les phases de la polémique dont l’Allemagne a été le théâtre, et dont la France est aujourd’hui l’écho, tel a été le but de la première leçon. Sans nous perdre dans les détails d’une exposition qui, si elle nous eût occupé longtemps, nous aurait détournés de notre but, nous devions caractériser suffisamment dans leur ensemble les systèmes de l’exégèse rationaliste que nous nous proposons de combattre. Nous voulons aujourd’hui traiter une question préjudicielle.

Sous quelle influence et de quels principes est née l’exégèse rationaliste ? Sommes-nous en présence d’une critique historique, indépendante, pure d’idéologie, travaillant dans la sphère qui lui est propre, fidèle à ses principes, à ses lois, à sa méthode ; ou bien, l’exégèse rationaliste n’aurait-elle été dans ses évolutions que la suivante, la complice, la servante de la philosophie (pedise-