Page:Meignan - Les évangiles et la critique au XIXe siècle, 1864.djvu/283

Cette page n’a pas encore été corrigée

en a conservé la mémoire : il plaça les statues de Vénus et de Jupiter Capitolin aux lieux où Jésus-Christ était mort et où il était ressuscité, et marqua providentiellement la place du double mystère. Mais est-il bien vrai que ce sacrilège ait été commis ? Oui, Messieurs. Nous avons le témoignage d’Eusèbe, nous avons celui de Sozomène [1] et de Socrate[2]. Saint Jérôme écrit dans sa lettre à Paulin : Ab Adriani temporibus, usque ad imperium Constantini, per annos circiter octoginta, in loco resurrectionis simulacrum Jovis, in crucis rupe statua ex marmore Veneris a gentibus posita celebratur, existimantibus persecutionis auctoribus quod tollerent nobis fidem resurrectionis et crucis, si loca sancta per idola polluissent.

Voici les paroles d’Eusèbe :

Hanc igitur salutarem speluncam impii quidam ac profani homines funditus abolere in animam induxerant.. Itaque, non sine summo labore, plurima humo advecta aggestaque totum locum opplevere. Quem, cum mediocri altitudine extulissent et lapide constravissent.... Supra illud solum.... obscurum mortuorum simulacrorum cavernam in honorem lascivi dœmonis, quem Venerem vacant, œdificaverunt[3]

L’examen des lieux confirme-t-il l’identité du tombeau du Christ et des lieux vénérés aujourd’hui ? Laissons l’église du Saint-Sépulcre, bâtie en grande

  1. Livr. II, ch. 11.
  2. Livr VIII, ch. 28.
  3. Eusèbe. De vita Constantini, lib. III.