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Jérusalem, venire populum lugubrem, confluere décrépitas muliercutas et senes panni annisque obsitos, in corporibus et habitu suo iram Domini demonstrantes [1]. Vous voyez, Messieurs, les Juifs venir vénérer les restes de leur temple. Pensez-vous que les lieux consacrés par le passage et les douleurs du Christ étaient oubliés par les chrétiens ? Les statues de Vénus et de Jupiter Capitolin avaient été placées aux lieux de la crucifixion et de la résurrection ; mais ce sacrilège, qui soulevait contre lui le sentiment chrétien, marquait, par un contraste odieux, les lieux où le Christ était mort et où il avait été enseveli. L’église de Jérusalem, malgré la violence des persécutions, ne pouvait se séparer des saints lieux ; il restait toujours auprès d’eux des gardiens fidèles. Eusèbe nomme quatorze évêques qui occupèrent ce siège durant les cinquante ans qui précédèrent saint Narcisse. Les trois successeurs de ce dernier, saint Alexandre, Mazabane, Hyménée, nous conduisent jusqu’à saint Macaire, évêque de Jérusalem au moment où Constantin monta sur le trône. Cet empereur, vous le savez, fit élever des monuments splendides sur les lieux où se sont accomplis les grands mystères de la religion.

Ainsi, Messieurs, les traditions relatives aux lieux saints forment, jusqu’à Constantin, une chaîne à laquelle il ne manque aucun anneau. Nous la pouvons suivre encore dans les siècles postérieurs en étudiant ces lieux transformés en sanctuaires et visités par les pèlerins.

  1. Comment, in Soph. S Hier. Opera, ed. bened., t. III, p. 1655.