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270 LES ÉVANGILES.

virent la mort de Simon, successeur de saint Jacques, treize évêques, tous juifs convertis, occupèrent le siège de Jérusalem 1.

Adrien punit une révolte des Juifs contre la domination romaine en les chassant de la ville ; il récompensa la fidélité des chrétiens demeurés étrangers à la révolte, en leur laissant libre l’entrée de Jérusalem. Il ne fut plus permis aux premiers de visiter la ville sainte qu’une fois l’an ; les seconds au contraire, dans l’intervalle des persécutions, pouvaient aller honorer librement les lieux à jamais consacrés par les douleurs et les triomphes de Jésus-Christ. Le nom de juif devint bientôt si odieux aux Romains que les évêques qui le portaient appelaient sur eux la persécution, et que désormais des gentils convertis furent les seuls appelés à l’honneur de gouverner l’Eglise de Jérusalem. Avec Adrien commença la vie cosmopolite des Juifs. Dispersi, palabundi et cœli et soli sut extorres, dit Tertullien, vagantur per orbem, sine homme, sine Deo rege, quibus nec advenarum jure terram patriam saltem vestigio salutare conceditur2

Jusqu’au temps de saint Jérôme, il leur était défendu d’entrer à Jérusalem. Ce n’était qu’à prix d’argent qu’ils obtenaient de passer quelques instants dans la ville sainte : Usque in prœsentem diem Judœi prohibentur ingredi Jérusalem et ut ruinam suœ eis flere liceat civitatis, pretio redimunt. Videas in die quo capta est a Romanis

1 Hist, eccL, III. 2 Apolog., cap. XXI.