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TREIZIÈME LEÇON. 265

quinze stades de Jérusalem, distance indiquée par saint Jean : El Azariyeh est à une petite lieue de la ville sainte. De plus, dès le IVe siècle, une église s’élevait sur le tombeau de Lazare. Au XIVe, on en comptait trois. La garde du tombeau était confiée à des religieuses bénédictines qui remplaçaient près du monument les sœurs aimantes dont les larmes avaient fait couler celles de Jésus-Christ.

Le village d’El Azariyeh ne compte aujourd’hui qu’une vingtaine de maisons entourées de ruines. On en montre au voyageur une qui paraît moderne et qui porte peut-être à tort le nom de Maison de Lazare et de ses sœurs. Le souvenir du lieu du tombeau paraît avoir été plus fidèlement conservé. La barbarie, qui dévaste tout, s’arrête souvent devant un tombeau, et celui de Lazare a pu être respecté, quand tout était ravagé autour de lui. On descend quinze marches pour y arriver. Il aurait occupé la place où se trouve aujourd’hui un petit autel sur lequel les religieux franciscains célèbrent la messe trois fois par an. Ce tombeau a reçu sa forme actuelle au Moyen Age, mais on ne saurait prouver qu’il n’occupe pas la place de l’ancien.

Maintenant, Messieurs, arrêtons nos regards sur Jérusalem. Cette ville seule ne semble-t-elle pas avoir pour nous, à cause des grands événements qui s’y sont accomplis, autant d’importance que le reste de la Palestine ? Les chrétiens, depuis dix-huit cents ans, en ont fait le but du plus sacré des pèlerinages. Depuis la fin des persécutions jusqu’à nos jours, depuis sainte Hélène, sainte Paule, saint