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DOUZIÈME LEÇON. 231

que cet empereur la laissa mourir dans le plus grand dénûment. Bethsaïde fut toujours appelée une "ville de Galilée, bien qu’elle appartint à la Gaulonitide depuis le partage territorial qui fut fait, à la mort d’Hérode-le-Grand, par les Romains. Le peuple ne tint pas compte, dans son langage, de la délimitation nouvelle. Josèphe lui-même appelle Judas de la Gaulonitide un galiléen. Vous savez la plainte que Jésus-Christ méconnu fit entendre devant Corozaïm et devant Bethsaïda : « Malheur à toi, Corozaïm, malheur à toi, Bethsaïda, car si les miracles qui ont été faits au milieu de vous avaient été opérés à Tyr et à Sidon, Tyr et Sidon se seraient converties... » — Quittons les bords du lac de Génésareth, où Bethsaïde et les autres villes, ses sœurs, étaient assises, et allons nous reposer devant quelques autres cités de la Galilée. Voici Naïm. Elle est au pied du petit Hermon, au milieu de la belle plaine d’Esdrelon, à deux lieues de Nazareth, à plus d’une lieue au sud du mont Thabor. Josèphe la place sur la route qui conduit du lac de Génésareth à Jérusalem.

— Des plantes sauvages couvrent le sol pendant l’été. On remarque des chardons plus hauts que la taille d’un homme, frémissant au souffle du vent du désert. Toute cette végétation désordonnée forme des fourrés épais où de gros serpents, des sangliers, des léopards, ont leur asile. Le voyageur n’y trouve pas d’abri. Il fait suivre à son cheval les sentiers battus, pour ne pas tomber dans les crevasses profondes que les ardeurs du soleil ont ouvertes dans le sol. Il trouve sans eau le lit des fleuves et celui des