DOUZIÈME LEÇON. 247
blir que cette montagne est précisément celle d’où l’on voulait précipiter Jésus. Il est difficile de croire cependant que les habitants de Nazareth aient conduit Jésus à une lieue de distance pour le faire mourir, quand ils n’avaient, pour donner satisfaction à leur colère, qu’à le précipiter du haut de la colline. Une chose a pu donner naissance à la tradition dans laquelle Robinson se retranche, c’est l’aspect effrayant que présentent les pointes abruptes du Saltus Domini.
Mais une question plus importante se présente à l’esprit relativement à Nazareth. Le lieu qu’habitèrent Marie et Joseph est-il conservé ?
La grotte où Jésus-Christ est né a été, cela est incontestable, l’objet de la vénération des chrétiens dès les temps apostoliques. Pour ne rappeler qu’une des preuves que nous en avons déjà données, Adrien, dans les premières années du IIe siècle, interrompit le culte de ce lieu, et souilla ce sanctuaire vénéré en y plaçant la statue d’Adonis. Le culte de la maison de Nazareth remonte-t-il aussi haut que celui de la grotte de Bethléem ? Sainte Paule, au IVe siècle, vint en pèlerinage à Nazareth. « Prœcucurrit Nazareth, nutriculum Domini 1. » Il est donc certain qu’au temps de saint Jérôme il y avait déjà une église au lieu traditionnel de l’Annonciation : « Nazareth habet ecclesiam, in loco quo angelus ad beatam Mariam evangelizaturus intravit. » — D’après la tradition, la mère de Constantin, sainte Hélène, aurait bâti cette église. Mais
1 S. Jérôme. Lettre LXXXVI à Eustochie.