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244 LES ÉVANGILES.

nappe d’eau tout éclatante de lumière. Il est entouré de montagnes hautes et resplendissantes. Sa longueur est de cinq lieues, sa plus grande largeur de deux. On ne peut regarder les eaux et les rivages du lac sans sentir se réveiller dans l’esprit de nombreux souvenirs. Ce sont ces flots soulevés par la tempête que Jésus-Christ avait apaisés, c’est sur ces vagues qu’il avait marché. C’est dans ces eaux que sur l’invitation de son maître, Pierre avait jeté ses filets et fait la pêche miraculeuse. C’est sur ce rivage que Jésus avait interrogé son disciple et lui avait donné, en échange de son amour, la mission de paître les agneaux et les brebis de son Eglise. Quinze villes assises autrefois sur ses bords lui faisaient une couronne vivante. Elles sont tombées aujourd’hui, et les débris de Magdal, de Tibériade, de Génésareth, de Capharnaüm, de Bethsaïde, n’environnent plus ce lac que de leurs glorieux souvenirs. Là où tout était riant, tout est triste ; là où tout était vie, tout est silence. Cent juifs, cinq cents musulmans et cent cinquante grecs catholiques, vivent au milieu des ruines de ces villes tombées1. Arrêtons-nous devant quelques-unes des villes dont parle l’Evangile. Voici Nazareth (el Nazir), Medinat Aliat, la fille des fleurs, la fleur de Galilée. On a de la ville une belle vue sur l’Hermon, le Gelboé et le Thabor. De ces hauteurs descend une vallée qui conduit aux plaines d’Israël. — Vous savez que c’est à Nazareth, de Galilée, que les parents de Jésus cherchèrent un asile contre les desseins malveillants d’Archélaüs.

1 Voir le voyage de Mgr de Misselin.